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Témoignage de Gérard CHARNEY, Secrétaire de l'AFPAC


Extrait de la Lettre Qualifelec n°4


Le marché de la pompe à chaleur progresse en France. Cette solution EnR, respectueuse de l’environnement, est appréciée pour les économies d’énergie qu’elle permet de réaliser. Encore faut-il que sa maintenance soit bien assurée. Cet aspect, trop souvent oublié, l’Afpac a souhaité le promouvoir. L’association a sollicité Qualifelec, qui propose désormais un indice Maintenance pour les PAC.

Dans le secteur du bâtiment, les fabricants proposent de plus en plus souvent un contrat de maintenance associé à la vente de leurs produits. Qu’en est-il pour les pompes à chaleur ?

Témoignage de Gérard CHARNEY, Secrétaire de l'AFPAC

Gérard Charney

Le secteur de la PAC est encore jeune comparé aux métiers historiques du bâtiment. La disponibilité de la qualification pour les installateurs de PAC date du début des années 2000, et la maintenance n’est qu’évoquée dans cette qualification.
Ce n’est donc pas un réflexe, ce qui explique en partie pourquoi deux pompes à chaleur sur trois vendues en France ne sont pas couvertes par un contrat de maintenance. Chacun sait aujourd’hui que la qualité de la maintenance est essentielle pour garantir les performances et la pérennité d’un système. Raison pour laquelle nous avons voulu lui donner toute l’importance qu’elle mérite. Nous nous sommes rapprochés de Qualifelec pour faire évoluer la qualification dans ce domaine.

Un installateur n’est-il pas en mesure d’assurer la maintenance d’une pompe à chaleur ?

Gérard Charney

Installer et maintenir une PAC sont deux spécificités métiers, complémentaires mais distinctes. Installer, c’est d’abord concevoir et dimensionner. Dans le bâtiment existant en particulier, cela demande une étude pour définir le système qui pourra s’intégrer au réseau hydraulique présent et qui correspondra le mieux aux contraintes et aux besoins. Il y a des calculs à réaliser et des schémas hydrauliques à respecter. Il faut également un savoir-faire spécifique pour installer et mettre en service les équipements dans les règles de l’art.
Les professionnels chargés de l’entretien et du dépannage, quant à eux, doivent être en capacité d’analyser parfaitement une situation, de savoir intervenir en cas de dérive, d’établir les meilleurs diagnostics et réglages possibles, et être en mesure d’intervenir sur le circuit frigorifique, autre point de vigilance des PAC. Bien entendu, ces deux métiers de l’installation et de la maintenance ne s’opposent pas.

Le nouvel indice PAC.MA pour la maintenance, l’entretien et le dépannage des installations de pompe à chaleur mis en place par Qualifelec répond-il pleinement à vos attentes ?

Gérard Charney

Il est important, selon nous, de distinguer les spécificités des deux métiers que nous venons d’évoquer, et les niveaux de compétence qui s’y rattachent. Si l’on veut aider le marché de la PAC à se développer, et c’est évidemment notre objectif, il faut être exigeant sur la qualité et, pour cela, promouvoir les entreprises qui détiennent un savoir-faire. Ce qui permet aujourd’hui d’identifier et de mettre en valeur une compétence, c’est la qualification. L’indice PAC.MA de Qualifelec va dans ce sens, mais il est tout nouveau.

Voulez-vous dire qu’il ne suffit pas ?

Gérard Charney

Nous jugerons aux résultats. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un outil pour mettre les entreprises en valeur afin de permettre à la filière de faire valoir les attraits de la maintenance en s’appuyant sur des critères de qualité identifiables. Cela, dans le but de faire adhérer les propriétaires de pompe à chaleur à une maintenance préventive régulière. Nous travaillons actuellement avec les pouvoirs publics dans ce sens.
Contrairement à ce qui existe pour les chaudières, la maintenance des PAC n’est pas obligatoire. Il n’y a aujourd’hui qu’un contrôle de fuite de fluide frigorigène qui doit être fait chaque année pour certaines installations.
Pour autant, il ne s’agit pas d’imposer quoi que ce soit. Nous souhaitons encourager les professionnels pour qu’ils s’engagent vers une démarche de qualification qui permettra de valoriser leurs compétences. Et, au vu des premiers dossiers reçus par Qualifelec, l’initiative de cet indice PAC.MA apparaît prometteuse.