Dans un «cahier d’acteur» que l’Ademe vient de publier dans le cadre du débat public sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE),
l’agence estime que seulement deux filières thermiques, celle des PAC et celle du bois-énergie, doivent figurer parmi les filières EnR «au fort potentiel» et «incontournables». En production de chaleur renouvelable, l’Ademe propose une production totale de 217 TWh en 2023 (contre 164 TWh en 2016), dont 151 TWh grâce à la biomasse solide, 35 TWh grâce aux PAC, 3,9 TWh grâce au solaire thermique et 5,5 TWh par géothermie profonde. Pour 2028, l’agence préconise une production de 237 TWh, dont 157 TWh au moyen de la biomasse solide, 41 TWh grâce aux PAC, 2,9 TWh grâce au solaire thermique et 5 TWh par géothermie profonde.
En ce qui concerne les PAC, aérothermiques et géothermiques, l’agence souhaite une croissance de 21 TWh entre la fin 2016 et 2028 et elle propose pour 2028 un objectif «entre 36 et 44 TWh/an», soit un «quasi doublement» par rapport à la situation actuelle. < Pour cela, insiste-t-on à l’Ademe, il faudra axer le déploiement sur les constructions neuves et le marché de la rénovation en substitution aux énergies fossiles les plus émettrices de CO2. Il faudra également améliorer les performances saisonnières en chauffage et ECS (notamment lors des périodes de pic de froid), ainsi que recourir à des fluides frigorigènes à faible PRG. >
Pour les seules PAC aérothermiques, l’Ademe juge que l’un des principaux enjeux pour la prochaine PPE est l’amélioration des procédures de manipulation des fluides pour limiter l’impact environnemental des PAC. En PAC aérothermiques, l’Ademe propose pour 2028 un objectif «entre 34 et 37 TWh/an», soit là encore un quasi doublement par rapport à la situation actuelle. < Cet objectif sera couvert majoritairement par des PAC électriques, mais également par des PAC hybrides (électricité/gaz) et par des PAC au gaz >, précise-t-on à l’Ademe, où on affirme une volonté de «faire des PAC un vrai produit de masse». L’agence estime par ailleurs que des efforts de R&D sont «nécessaires» sur les performances des PAC en froid.
En ce qui concerne les PAC, aérothermiques et géothermiques, l’agence souhaite une croissance de 21 TWh entre la fin 2016 et 2028 et elle propose pour 2028 un objectif «entre 36 et 44 TWh/an», soit un «quasi doublement» par rapport à la situation actuelle. < Pour cela, insiste-t-on à l’Ademe, il faudra axer le déploiement sur les constructions neuves et le marché de la rénovation en substitution aux énergies fossiles les plus émettrices de CO2. Il faudra également améliorer les performances saisonnières en chauffage et ECS (notamment lors des périodes de pic de froid), ainsi que recourir à des fluides frigorigènes à faible PRG. >
Pour les seules PAC aérothermiques, l’Ademe juge que l’un des principaux enjeux pour la prochaine PPE est l’amélioration des procédures de manipulation des fluides pour limiter l’impact environnemental des PAC. En PAC aérothermiques, l’Ademe propose pour 2028 un objectif «entre 34 et 37 TWh/an», soit là encore un quasi doublement par rapport à la situation actuelle. < Cet objectif sera couvert majoritairement par des PAC électriques, mais également par des PAC hybrides (électricité/gaz) et par des PAC au gaz >, précise-t-on à l’Ademe, où on affirme une volonté de «faire des PAC un vrai produit de masse». L’agence estime par ailleurs que des efforts de R&D sont «nécessaires» sur les performances des PAC en froid.
Géothermie : «solution phare en tertiaire»
En géothermie assistée par PAC, l’Ademe - qui estime pour 2018 la contribution annuelle de cette géothermie «entre 2,8 et 3,4 TWh d’EnR» - suggère de «profiter» de l’expérimentation E+/C- pour faire de cette géothermie «une solution phare» en tertiaire. Elle propose pour cette géothermie un objectif 2028 «entre 4,1 et 7 TWh», dont «entre 2 et 3,7 TWh» pour le résidentiel collectif et le tertiaire.
L’agence souhaite un élargissement du Fonds chaleur au froid renouvelable géothermique, ainsi que l’intégration des boucles d’eau tempérée à ce dispositif. Pour les PAC géothermiques individuelles, l’Ademe demande une «prime incitative» (dans le cadre de l’évolution du CITE), calculée sur la base du rendement énergétique et de la part EnR des équipements.
En géothermie profonde, l’Ademe propose deux objectifs pour 2028 : ou bien une centaine de ktep supplémentaires déployées en 2028 par rapport à 2020, ce qui permettrait d’atteindre une contribution annuelle de l’ordre de 4,2 TWh, ou bien une contribution annuelle de 5,8 TWh (soit 500 ktep).
En ce qui concerne la filière bois-énergie, l’Ademe propose une augmentation de 28 TWh entre fin 2016 et 2028. Elle estime qu’un objectif de 157 TWh est «réalisable» pour 2028. Pour cela, ajoute-t-on à l’Ademe, il sera nécessaire tout à la fois d’avoir une meilleure compétitivité économique face aux énergies fossiles, notamment grâce à la fiscalité carbone, de redynamiser la filière pour faciliter la mobilisation du bois-énergie, et d’aller vers des installations plus performantes. L’agence souhaite également une «accélération» du développement des chaufferies bois, notamment pour le chauffage urbain Concernant le solaire thermique (ST), l’Ademe considère que les principaux enjeux pour la prochaine PPE sont, notamment, la mise en place de nouveaux modèles de tiers financement adaptés aux grandes installations, ainsi qu’une adaptation de la future réglementation thermique pour permettre le développement du ST en collectif. L’agence juge que la filière ST française est aujourd’hui «sinistrée» et «pas compétitive». Elle regrette aussi que, pour les mêmes segments de marché, les installations soient «en moyenne 30% plus coûteuses» en France que dans les autres pays européens. En ST, l’Ademe propose des objectifs de 2,9 TWh pour 2028 et de 3,3 TWh en 2030. Elle estime par ailleurs que les opérateurs de réseaux de chaleur devront concevoir «une nouvelle ingénierie financière» afin d’intégrer, à leurs réseaux, de grandes installations ST, «très capitalistiques», ce qui ne correspond pas à leur modèle financier habituel, rappelle-t-on à l’Ademe.
Pour les réseaux de chaleur, d’une façon générale, l’Ademe propose un objectif 2028 total de 36 TWh d’EnR&R livrées par ces réseaux, tandis que, pour les réseaux de froid, elle estime qu’un objectif de 0,37 TWh d’EnR&R en 2028 (en incluant les boucles d’eau tempérée, mais sans l’aérothermie) «paraît déjà ambitieux». Un tel objectif correspondrait à «un facteur 2 à 3» par rapport à la situation actuelle, souligne-t-on à l’Ademe.
Pour ce qui concerne les usines d’incinération d’ordures ménagères (UIOM), l’Ademe propose des valorisations en chaleur de 11,4 TWh en 2023 et de 12,5 tWh en 2028. Elle recommande que les UIOM ne produisant que de l’électricité soient converties en centrales de cogénération. Elle souhaite aussi une valorisation de la chaleur produite «aussi performante que possible», notamment par le développement de solutions adaptées aux périodes de moindre besoin de chaleur.
Enfin, en ce qui concerne la valorisation de la chaleur fatale industrielle par le chauffage urbain, l’Ademe demande que soit favorisée la réalisation d’études de faisabilité. Elle signale par ailleurs que l’analyse des dossiers actuellement engagés ou en cours d’instruction par le Fonds Chaleur met en évidence «une forte dynamique» :
< Entre 2016 et 2019, la quantité de chaleur fournie aux réseaux de chaleur par les sites industriels et les «data centers» augmentera d’environ 20% >, se félicite-t-on à l’agence, qui préconise pour 2028 un objectif de 2,71 TWh pour la valorisation de cette chaleur fatale industrielle vers les réseaux de chaleur.
L’agence souhaite un élargissement du Fonds chaleur au froid renouvelable géothermique, ainsi que l’intégration des boucles d’eau tempérée à ce dispositif. Pour les PAC géothermiques individuelles, l’Ademe demande une «prime incitative» (dans le cadre de l’évolution du CITE), calculée sur la base du rendement énergétique et de la part EnR des équipements.
En géothermie profonde, l’Ademe propose deux objectifs pour 2028 : ou bien une centaine de ktep supplémentaires déployées en 2028 par rapport à 2020, ce qui permettrait d’atteindre une contribution annuelle de l’ordre de 4,2 TWh, ou bien une contribution annuelle de 5,8 TWh (soit 500 ktep).
En ce qui concerne la filière bois-énergie, l’Ademe propose une augmentation de 28 TWh entre fin 2016 et 2028. Elle estime qu’un objectif de 157 TWh est «réalisable» pour 2028. Pour cela, ajoute-t-on à l’Ademe, il sera nécessaire tout à la fois d’avoir une meilleure compétitivité économique face aux énergies fossiles, notamment grâce à la fiscalité carbone, de redynamiser la filière pour faciliter la mobilisation du bois-énergie, et d’aller vers des installations plus performantes. L’agence souhaite également une «accélération» du développement des chaufferies bois, notamment pour le chauffage urbain Concernant le solaire thermique (ST), l’Ademe considère que les principaux enjeux pour la prochaine PPE sont, notamment, la mise en place de nouveaux modèles de tiers financement adaptés aux grandes installations, ainsi qu’une adaptation de la future réglementation thermique pour permettre le développement du ST en collectif. L’agence juge que la filière ST française est aujourd’hui «sinistrée» et «pas compétitive». Elle regrette aussi que, pour les mêmes segments de marché, les installations soient «en moyenne 30% plus coûteuses» en France que dans les autres pays européens. En ST, l’Ademe propose des objectifs de 2,9 TWh pour 2028 et de 3,3 TWh en 2030. Elle estime par ailleurs que les opérateurs de réseaux de chaleur devront concevoir «une nouvelle ingénierie financière» afin d’intégrer, à leurs réseaux, de grandes installations ST, «très capitalistiques», ce qui ne correspond pas à leur modèle financier habituel, rappelle-t-on à l’Ademe.
Pour les réseaux de chaleur, d’une façon générale, l’Ademe propose un objectif 2028 total de 36 TWh d’EnR&R livrées par ces réseaux, tandis que, pour les réseaux de froid, elle estime qu’un objectif de 0,37 TWh d’EnR&R en 2028 (en incluant les boucles d’eau tempérée, mais sans l’aérothermie) «paraît déjà ambitieux». Un tel objectif correspondrait à «un facteur 2 à 3» par rapport à la situation actuelle, souligne-t-on à l’Ademe.
Pour ce qui concerne les usines d’incinération d’ordures ménagères (UIOM), l’Ademe propose des valorisations en chaleur de 11,4 TWh en 2023 et de 12,5 tWh en 2028. Elle recommande que les UIOM ne produisant que de l’électricité soient converties en centrales de cogénération. Elle souhaite aussi une valorisation de la chaleur produite «aussi performante que possible», notamment par le développement de solutions adaptées aux périodes de moindre besoin de chaleur.
Enfin, en ce qui concerne la valorisation de la chaleur fatale industrielle par le chauffage urbain, l’Ademe demande que soit favorisée la réalisation d’études de faisabilité. Elle signale par ailleurs que l’analyse des dossiers actuellement engagés ou en cours d’instruction par le Fonds Chaleur met en évidence «une forte dynamique» :
< Entre 2016 et 2019, la quantité de chaleur fournie aux réseaux de chaleur par les sites industriels et les «data centers» augmentera d’environ 20% >, se félicite-t-on à l’agence, qui préconise pour 2028 un objectif de 2,71 TWh pour la valorisation de cette chaleur fatale industrielle vers les réseaux de chaleur.