ANNONCE. Le succès de MaPrimeRénov' ne se démentant pas, les pouvoirs publics viennent d'apporter une rallonge au budget alloué au dispositif.
Thierry Repentin, président de l'Anah © Capture d'écran visioconférence AQC
"Les chiffres donnent un peu le tournis", commente Thierry Repentin, président de l'Agence nationale de l'habitat (Anah). S'exprimant lors d'un colloque de l'Agence qualité construction, ce 17 juin 2021, il a assuré que 850.000 primes devraient être distribuées en 2021 au titre de MaPrimeRénov' (MPR). Et, comme l'avait annoncé la ministre déléguée au Logement, l'État va prendre en charge la montée en régime du dispositif. "D'où une rallonge budgétaire de 750 millions d'euros, amenant le budget de l'Anah à 3,4 milliards d'euros", a affirmé le président de organisme public. Un budget rectificatif a en effet été adopté, en conseil d'administration du 16 juin 2021, portant de 1,7 à 2,2 milliards d'euros l'enveloppe dédiée à MPR, comme le précise un communiqué de presse de l'agence. Autres avancées annoncées : les propriétaires bailleurs pourront bien, comme prévu, déposer un dossier de demande de prime à compter du 1er juillet 2021 ; et l'Anah financera plusieurs chefs de projet en Martinique, Guyane et à la Réunion, territoires engagés dans des opérations de renouvellements urbains complexes.
Une aide fléchée prioritairement vers les ménages modestes
Dans le cadre de l'échange, Thierry Repentin a également précisé que deux réseaux bancaires étaient prêts à s'engager dans les prêts avance mutation (Pam), envisagés dans le projet de loi Climat actuellement en discussion au Parlement. Ce dispositif, inspiré du rapport Sichel, "va aussi libérer des clients qui n'avaient pas droit aux aides bancaires", analyse Thierry Repentin. Le président de l'Anah a également répondu à une critique souvent formulée contre MPR : le fait qu'elle finance le plus souvent des gestes uniques de rénovation (isolation, poêle à granulés, pompes à chaleur...). "Parfois, le mieux est l'ennemi du bien", estime le président de l'Anah. "Il faut aussi se poser la question de savoir ce que nos compatriotes sont en capacité de devoir assumer ? Ce que j'observe sur les quatre premiers mois de 2021, c'est que 63% des aides apportées par la prime concernent les ménages modestes et très modestes."