Trois mois après l’annonce du dispositif “Coup de pouce”, un atelier sur les atouts et spécificités des PAC en rénovation s’imposait.
Les intervenants : Thierry NILLE, Président de l’AFPAC (Association Française des Pompes à Chaleur), Jean-Pascal CHIRAT,Vice-Président de la FNAS (Fédération Française des Négociants en Appareils Sanitaires, Chauffage, Cli-matisations et Canalisations) et de l’AFPAC, Pascal HOUSSET, Président UM-GCCP (Union des Métiers du Génie Climatique, Couverture, Plomberie), Chris-tian CARDONNEL, Consultant et Directeur de la Rédaction ThermPresse et Thierry GIRARD, Responsable national de la prescription Weishaupt France.
Au programme : un rappel des dispositifs et des actions de la FNAS et de l’AFPAC pour soutenir la filière par Jean-Pascal Chirat et Thierry Nille, le retour d’expérience et les initiatives des installateurs de l’UMGCCP avec Pascal Housset, un focus sur la technologie PAC Géothermie qui devrait retrouver une seconde jeunesse par Thierry Girard et un rappel des spécificités techniques des PAC à prendre en compte par Christian Cardonnel. Voici la synthèse des interventions et des échanges avec la salle.
Marché : comment gérer le grand emballement ?
Thierry NILLE, Président de l'AFPAC
Quelques rappels historiques des hauts et des bas de la PAC en ouverture de la table-ronde
« Le premier développement de la pompe à chaleur en rénovation était lié aux prix des énergies fossiles, suite aux chocs pétroliers de 1973 et 1979 et à des crédits d’impôts conséquents, résume Thierry Nille, Président de l’Association Française des Pompes à Chaleur (Afpac).
Nous sommes arrivés à plus de 130 000 unités avant de connaitre un retournement de marché pendant 7/8 ans. Puis, à partir de la RT 2012, les PAC ont connu une nouvelle accélération principalement dans le bâtiment neuf qui représente 70% du marché actuel d’environ 100 000 PAC Air/Eau. Depuis six mois, nous assistons à un nouveau retournement du marché lié à la taxe carbone, au prix de l’énergie, mais surtout à la volonté du gouvernement de redonner du pouvoir d’achat et de mettre les énergies renouvelables à la portée de tous grâce à des dispositifs très incitatifs comme les CEE, les Coups de pouce, les primes Anah, le CITE et une communication “fioul bashing”.
Le marché de la chaudière fioul n’est pas à l’arrêt mais connait un recul d’au moins 60%. La rénovation repart à la hausse avec un emballement sur les pompes à chaleur du fait des dispositifs chauffage seul à 1 € pour les très précaires et des restes à charges très faibles pour les non éligibles.
Toutes les technologies en profiteront : aérothermie, géothermie, thermodynamique, solutions hybrides ou avec appoint gaz et fioul. L’enjeu de la filière est d’accompagner ce marché très bien orienté en faisant de la formations et de la communication autour de la qualité car si un marché part très fort, il peut entrainer un retour de bâton très rapide. »
« Le premier développement de la pompe à chaleur en rénovation était lié aux prix des énergies fossiles, suite aux chocs pétroliers de 1973 et 1979 et à des crédits d’impôts conséquents, résume Thierry Nille, Président de l’Association Française des Pompes à Chaleur (Afpac).
Nous sommes arrivés à plus de 130 000 unités avant de connaitre un retournement de marché pendant 7/8 ans. Puis, à partir de la RT 2012, les PAC ont connu une nouvelle accélération principalement dans le bâtiment neuf qui représente 70% du marché actuel d’environ 100 000 PAC Air/Eau. Depuis six mois, nous assistons à un nouveau retournement du marché lié à la taxe carbone, au prix de l’énergie, mais surtout à la volonté du gouvernement de redonner du pouvoir d’achat et de mettre les énergies renouvelables à la portée de tous grâce à des dispositifs très incitatifs comme les CEE, les Coups de pouce, les primes Anah, le CITE et une communication “fioul bashing”.
Le marché de la chaudière fioul n’est pas à l’arrêt mais connait un recul d’au moins 60%. La rénovation repart à la hausse avec un emballement sur les pompes à chaleur du fait des dispositifs chauffage seul à 1 € pour les très précaires et des restes à charges très faibles pour les non éligibles.
Toutes les technologies en profiteront : aérothermie, géothermie, thermodynamique, solutions hybrides ou avec appoint gaz et fioul. L’enjeu de la filière est d’accompagner ce marché très bien orienté en faisant de la formations et de la communication autour de la qualité car si un marché part très fort, il peut entrainer un retour de bâton très rapide. »
Des distributeurs mobilisés
« Depuis le début de l’année nous sommes rentrés dans une démarche très opérationnelle du remplacement du parc existant, confirme Jean-Pascal Chirat, Vice-Président de la FNAS, qui regroupe les grossistes des métiers du chauffage et de l’ECS.
Jusqu’à présent, chaque année, on remplaçait à peu près 500 000 chaudières sur un parc de 13,5 millions de machines, soit 3%. Cela concernait environ 100 000 chaudières fioul, remplacés à 50% par de nouvelles chaudières fioul et à 50% par des pompes à chaleur et des chaudières gaz. Le nouvel enjeu des PAC est de multiplier ces chiffres par 2 ou 3. Car si on considère qu’il faut changer toute les chaudières fioul dans les 10 ans à venir, il faut en remplacer 300 000 par an, soit 200 000 de plus qu’actuellement, en très grande partie par les pompes à chaleur, devant les solutions bois, gaz ou encore biomasse. Notre rôle est d’approvisionner les stocks et nous passons, actuellement des commandes plus importantes pour anticiper cette prévision de volumes.
L’autre élément est l’accompagnement des professionnels face à cette offre éco-conditionnalisée. Il faut augmenter le nombre d’entreprises ayant la qualification pour délivrer ces primes, d’autant plus que nous sommes sous le coup d’une réglementation européenne qui leur impose des certificats d’aptitudes pour manipuler les fluides frigorigènes. »
Jusqu’à présent, chaque année, on remplaçait à peu près 500 000 chaudières sur un parc de 13,5 millions de machines, soit 3%. Cela concernait environ 100 000 chaudières fioul, remplacés à 50% par de nouvelles chaudières fioul et à 50% par des pompes à chaleur et des chaudières gaz. Le nouvel enjeu des PAC est de multiplier ces chiffres par 2 ou 3. Car si on considère qu’il faut changer toute les chaudières fioul dans les 10 ans à venir, il faut en remplacer 300 000 par an, soit 200 000 de plus qu’actuellement, en très grande partie par les pompes à chaleur, devant les solutions bois, gaz ou encore biomasse. Notre rôle est d’approvisionner les stocks et nous passons, actuellement des commandes plus importantes pour anticiper cette prévision de volumes.
L’autre élément est l’accompagnement des professionnels face à cette offre éco-conditionnalisée. Il faut augmenter le nombre d’entreprises ayant la qualification pour délivrer ces primes, d’autant plus que nous sommes sous le coup d’une réglementation européenne qui leur impose des certificats d’aptitudes pour manipuler les fluides frigorigènes. »
300 demandes de qualification Qualipac chaque semaine
Pascal Housset, Président de l’Union des Métiers du Génie Climatique, de la couverture et de la Plomberie UMGCCP
« Ce qui est plaisant autour de cette table, c’est que nous sommes tous sur la même notion de filière, se réjouit Pascal Housset, Président de l’Union des Métiers du Génie Climatique, de la couverture et de la Plomberie UMGCCP (14 500 entreprises dont 80% d’artisans avec un maillage sur tout le territoire national). Je voudrais rebondir sur ce contexte avec une constat : les Pouvoirs Publics souhaitaient depuis un certain temps une massification des travaux de rénovation énergétique. Cela a été peut-être fait de façon un peu brusque en ce début d’année ; cela n’a pas forcément été bien compris par les particuliers et les professionnels. Cependant, il y a eu une adaptation très rapide des organisations professionnelles et des autres acteurs de la filière qui ont su, en deux ou trois mois faire des propositions. Nous devons être non pas inquiet mais prévenant et vigilant sur la qualité des réalisations. Cette démarche d’équiper les revenus modestes et grands modestes est une très bonne chose mais cela doit se faire dans les règles de l’art avec des machines performances. Actuellement, dans cette montée en régime, nous sommes à plus de 300 demandes hebdomadaires d’installateurs voulant être Qualipac. C’est énorme et on n’a jamais vu cela auparavant. Il y a une vraie prise de conscience des entreprises sur la nécessité de se qualifier et d’acquérir les vrais savoir-faire. Il faut les accompagner mais aussi développer le volet maintenance car il faut absolument un suivi dans le temps des installations pour que ces machines soient performantes et durables. C’est un message fort à faire passer par l’ensemble de la filière et les pouvoirs publics. Il faut aussi une mobilisation de tout le monde pour arriver à ces résultats ambitieux en termes de remplacement et notre Union est partie prenante dans cette démarche en passant un accord avec trois acteurs – le groupe Total, Sonergia et EDF et en effectuant un travail collaboratif avec l’ANAH de façon à avoir une prise en charge de dossier simple et rapide, afin que l’artisan puisse se concentrer sur la réalisation des travaux. Dans ce partenariat, nous avons aussi des industriels et des distributeurs qui se sont positionnés et nous sommes arrivés à une offre packagée “Mon chauffage Prim’3E” avec des produits répondant à une certification et avec un niveau élevé pour éviter le risque de produits exotiques. »
Quelles stratégies pour soutenir la PAC ?
Jean-Pascal Chirat, Vice-Président de l'AFPAC
Reprenant la parole au titre de ses fonctions de Vice-Président de l’AFPAC, Jean-Pascal Chirat a, ensuite, présenté les réflexions du Groupe de Travail mis en place depuis plus d’un an pour élaborer les stratégies qui permettent de soutenir la PAC sur le marché du remplacement. « Nous avons raisonné comme une entreprise, défini quatre segments de croissance en croisant produits ou services avec les marchés existants ou nouveaux, puis défini les actions prioritaires. Pour l’axe consolidation du marché : la rédaction de trois ouvrages techniques pédagogique et téléchargeable afin de valoriser les solutions Pompes à Chaleur en remplacement des équipements de chauffage, la création d’un outil d’information digital en accès libre afin d’identifier très précisément les aides disponibles, en fonction de ses revenus et de sa localisation. En complément, nous engageons un programme d’étude de performance sur l’entretien des PAC en liaison avec le centre de recherche EDF des Renardières et le lycée Technique La Martinière à Lyon afin de mettre en évidence de façon scientifique la différence de rendement entre une PAC bien entretenue et une PAC au fonctionnement dégradé en termes d’impacts financiers et énergétique. Les résultats sont attendus pour la fin de l’année.
Sur l’axe “Développement de nouveaux services”, nous lançons deux études avec l’Institut national d’économie circulaire (INEC) avec l’objectif de démontrer l’intérêt de la chaleur fatale comme ressource réutilisable et de proposer, dans le cadre de l’économie de fonctionnalité et d’usage, un concept de type leasing associant les prestations de pose, de maintenance et de remplacement à terme des équipements. Une solution qui favorisera le processus industriel de “remanufacturing” et d’éco-conception des PAC et minimisera leurs impacts environnementaux.
Enfin, sur l’axe “Nouveaux segments de clients”, nous allons communiquer vers le grand public, en ciblant plus particulièrement les 10 millions de propriétaires occupants de maisons individuelles. Ce plan de communication comprend, notamment la conception et la diffusion de programmes courts de vidéos sur les réseaux sociaux et la création d’une page Facebook Pompe à chaleur. » Un plan d’action ambitieux présenté officiellement en juin.
Sur l’axe “Développement de nouveaux services”, nous lançons deux études avec l’Institut national d’économie circulaire (INEC) avec l’objectif de démontrer l’intérêt de la chaleur fatale comme ressource réutilisable et de proposer, dans le cadre de l’économie de fonctionnalité et d’usage, un concept de type leasing associant les prestations de pose, de maintenance et de remplacement à terme des équipements. Une solution qui favorisera le processus industriel de “remanufacturing” et d’éco-conception des PAC et minimisera leurs impacts environnementaux.
Enfin, sur l’axe “Nouveaux segments de clients”, nous allons communiquer vers le grand public, en ciblant plus particulièrement les 10 millions de propriétaires occupants de maisons individuelles. Ce plan de communication comprend, notamment la conception et la diffusion de programmes courts de vidéos sur les réseaux sociaux et la création d’une page Facebook Pompe à chaleur. » Un plan d’action ambitieux présenté officiellement en juin.